Madagascar : La SADC sort du silence et impose une feuille de route pour 2026
PRETORIA / ANTANANARIVO – Après plusieurs semaines d'observation prudente, la SADC a clarifié sa position sur la situation politique à Madagascar. Lors d'un Sommet extraordinaire tenu le 17 décembre 2025, les chefs d'État de la région ont exigé des autorités de la Refondation une feuille de route claire d'ici février 2026, marquant ainsi une étape décisive dans l'implication internationale.
POLITIQUE
Rakoto
12/26/20252 min temps de lecture


L'inclusivité : La condition non négociable de la région
Réuni sous la présidence du chef d'État sud-africain, Cyril Ramaphosa, le sommet a pris acte de la transition dirigée par le Colonel Michael Randrianirina. Cependant, le communiqué final insiste sur un point cardinal : la SADC exhorte les autorités de la Refondation à initier un « dialogue national inclusif, dirigé et approprié par les Malgaches ».
Pour l'organisation régionale, l'inclusivité ne doit pas être un vain mot. Elle exige que les processus de réforme intègrent l'ensemble des parties prenantes — acteurs politiques, société civile et forces vives — et qu'un environnement propice soit créé pour permettre le retour pacifique des exilés politiques, afin que ces derniers puissent contribuer de manière significative au dialogue.
Un calendrier sous haute surveillance
Le sommet a fixé des échéances précises pour s'assurer que cette volonté d'ouverture soit respectée. Le gouvernement de transition doit soumettre, au plus tard le 28 février 2026 un rapport sur l'état de préparation du dialogue national et un projet de Feuille de route nationale détaillant les étapes vers de nouvelles élections. Afin d'éviter tout enlisement, des mises à jour périodiques seront exigées en mai, août et novembre 2026 devant le Président de l'Organe de la SADC.
Le Panel des Sages en renfort
Pour garantir cette démarche inclusive, la SADC a confirmé le maintien du Panel des Sages, dirigé par l'ancienne présidente malawite Dr. Joyce Banda, jusqu'en mars 2026. Ce groupe de médiation aura pour mission d'accompagner les acteurs malgaches dans la recherche d'un consensus et de veiller à ce que personne ne soit laissé de côté dans la reconstruction de l'ordre constitutionnel.
Quel impact pour le pouvoir en place ?
Cette exigence d'inclusivité place les autorités de la Refondation devant un défi majeur. Alors que les récents arrêts de la HCC ont écarté des figures comme Richard Ravalomanana et Lalatiana Rakotondrazafy, la SADC rappelle que la stabilité durable ne pourra naître que d'un processus qui réintègre, plutôt que d'exclure. La communauté internationale, par la voix de Cyril Ramaphosa, a prévenu : « la paix et la démocratie en République de Madagascar » sont les seuls objectifs finaux acceptables.
